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Les galeries farfouillettes de l'actualité!

12 octobre 2011

Premier sujet: les réformes de la formation des enseignants

Si tu es au courant de ce qui s'est tramé ces deux dernières années dans la rue Grenelle, tu as du vivement réagir en lisant ma présentation (enfin, si tu l'as lue) où j'évoquais le fait que je prépare un concours pour enseigner. Tu t'es sans doute dit "rhô, l'inconsciente-suicidaire-naïve-brave petite" (aucune mention n'est à rayer). Avoue, tu l'as pensé, même un peu! Je ne t'en veux pas car moi, j'aurais pensé ça.

En fait, j'apporte juste une précision (de taille, cela dit): je travaille déjà dans l'enseignement depuis 3 ans (et grand bien m'en fasse).

Gnééé?

Je suis ce qu'on appelle dans le jargon une "assistante pédago" (sous-entendu pareil avec un -gique au bout). Qu'est-ce quiqui fait l'assistant pédago? Je prends seule des groupes de collégiens en difficultés que me font parvenir les professeurs principaux et/ou l'administration. Je fais donc cours seule, avec des élèves parfois durs, dans toutes les matières, de la 6è à la 3è (oui, là tu te dis que je suis vraiment cinglée, je l'admets). L'univers du collège, je connais donc, l'enseignement à des élèves qui en bavent, je connais donc, le salaire de misère, je connais aussi (et souhaite cependant devenir prof, oui, mazo).

Donc revenons-en à nos moutons. Pour ceux qui ne seraient pas bien renseignés sur ce qui s'est tramé du côté de la formation des futurs enseignants ces deux dernières années, je vous fais un petit résumé.

Avant: pour devenir professeur, il fallait avoir une licence (bac +3) dans sa discipline. Ensuite, la majorité des jeunes diplômés passait par l'IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres). Là, ils y restaient deux ans. Première année: enseignements disciplinaires afin de décrocher le concours qui avait lieu en fin d'année. Si le concours était obtenu, on passait alors en seconde année qui était composée d'un stage filé à l'année où l'on avait une classe à charge et le reste du temps permettait de réfléchir sur ses pratiques et de se perfectionner à l'IUFM. Cette seconde année était rémunérée (et là était tout le problème pour notre gouvernement).

Maintenant: Il faut être détenteur d'un master (bac +5) préparé donc intégralement à l'université pour passer le concours en tout début d'année de master 2 et être lancé avec ses 18 heures à assurer d'un bloc dès l'année suivante. Vous pensez que j'exagère, même pas, je résume ce qui est pourtant (tristement) vrai.

Résultat: En effet, étant passée par l'IUFM, je conviens que certains enseignements étaient pour le moins désuets voire totalement inutiles mais s'il y avait bien quelque chose d'indispensable, c'était cette année de stage! Parce que maintenant, certains étudiants vont se retrouver des bancs bien chauds de la fac à une estrade devant une classe de 32 zouaves en rut sans la moindre formation préalable! (Si vous saviez à quel point je bénis mon emploi en collège!)

Certaines facultés ont l'intelligence de limiter les pots cassés en organisant au mieux quelques stages mais ceux-ci n'excèdent pas trois petites semaines et sont rarement en responsabilité (= seul devant ses zouaves). De plus, les feed-back réflexifs sur les stages sont, hum, encore plus inutiles que les cours typiquement démodés de l'IUFM. Au lieu de discuter de nos pratiques, de parler de ce qui a ou n'a pas marché, on nous phocopie des pages de manuels que l'on droit critiquer. Et encore, ça, c'est au mieux. Au pire, on nous sermonne en disant qu'il ne faut pas parler de "classe participative" mais de "classe active" (si, si).

Honnêtement, en quoi cela va-t-il être utile à de jeunes étudiants qui ignorent tout du métier avec leurs 18 heures à assurer dès la rentrée? En quoi?

A côté de tout ça, le fait qu'on nous entube d'un an de salaire paraît presque dérisoire...

Il y a d'autres choses qui clochent (encore, notez l'euphémisme) dans cette nouvelle formation. Avant, si vous avez bien suivi, le concours avait lieu à la fin de la première année. Moi, j'avais passé les écrits fin avril et, si l'on était reçu, les oraux avaient lieu dès mi juin. Maintenant, les écrits ont donc lieu au tout début du master 2 (soit les 9 et 10 novembre cette année) alors que les oraux, eux, auront lieu entre mi juin et mi juillet! Pourquoi bon dieu nous avoir collé les écrits aussi tôt? That's the question.

Si l'on résume assez sommairement l'étendue du désastre actuel, ça donne:

-Master 1: enseignements disciplinaires, éventuellement un ou deux petits stages de quelques jours.

-Master 2

BOUM: novembre: écrits

-Master 2 avec éventuellement un ou deux petits stages.

REBOUM: juin-juillet: oraux.

BADABOUM: mi-août, si tu es parmi les heureux reçu, tu reçois un courrier (et ta boite de Prozac) t'invitant à faire ta prérentrée deux semaines plus tard à l'autre bout de la France (haha, bienvenue dans l'Educ' Nat' mon pote!) devant cette chose inconnue qu'est un adolescent en pleine crise.

 

Alors quand je vois des parents qui s'insurgent contre la qualité médiocre des enseignements que vont recevoir leurs rejetons, je comprends. Quand je vois le nombre de démissions des nouvelles recrues dès le premier trimestre, je comprends. Quand je vois le ras-le-bol (qu'on se foute de notre gueule) au sein du corps enseignant, j'y participe!


Et quand je vois que le gouvernement évoque déjà l'idée d'une contre-réforme, je suis partagée entre le désir de pousser un grand soupir de soulagement et celui de me boucher les oreilles pour ne plus entendre leurs ânneries.

cours

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12 octobre 2011

Mais où suis-je? qui es-tu? que fais-tu?

Bienvenue à toi, ô lecteur inconnu!


Te voilà donc rendu par je ne sais quel hasard sur ce blog au nom bizarre (d'ailleurs, si tu veux me dire par commentaire comment tu es arrivé ici, ça m'intéresse).

Pour toi, cher lecteur, je vais élucider le mystère du nom de ce blog. Parce que quand on ouvre un livre, un prospectus, un journal ou toute chose potentiellement lisible, on aime souvent faire le lien entre le contenu et le titre du contenant. Alors pourquoi "postsscriptums"? Parce que de tout ce qui sera écrit ici, je pense que rien ne sera essentiel (d'où l'idée du P.S, tu vois...). Ce ne sera finalement qu'un avis de plus sur tout et rien. Je traiterais donc toujours avec un certain détachement et une touche d'humour des sujets d'actualité de natures diverses et variées selon ce qui me viendra en tête (et le nom est au pluriel parce qu'au singulier c'était pris). Pourquoi? Hum, parce que j'ai un avis sur beaucoup de choses et que j'aime bien écrire.

Si, si, j'ai des amis avec qui en discuter mais bon, préparer un concours de l'Education Nationale ne fait pas très bon ménage avec le concept de "vie sociale" alors que mes avis, eux, ils restent là dans ma caboche et ont besoin de s'exprimer (non, ne m'envoyez pas de boîte de Prozac, j'en ai déjà, merci).

Alors là, je vous vois d'ici. Deux solutions: soit vous n'avez jamais passé de concours de l'Education Nationale dans quel cas vous me prenez pour une affabulatrice qui ferait mieux de sortir plutôt que d'écrire un énième blog sur des sujets X fois lus. Soit vous êtes des futurs collègues (j'espère), dans quel cas vous m'adulez d'encore trouver du temps pour rédiger un blog! Non, il n'y a là aucune exagération.

Tu l'as compris, innocent lecteur, je ne sais pas encore très bien de quoi traitera ce blog mais je peux en revanche te dire de quoi il ne traitera certainement pas: de religion (je suis une athée pure race), de politique, de ma vie perso et de l'élevage des loutres du Pacifique (y a-t-il des loutres dans le Pacifique? Si tu le sais, ami lecteur, tu peux aussi me le signaler).

 

Sur ce, si tu n'es pas encore parti, je te souhaite une excellente lecture qui ne se veut ni érudite, ni forcément instructive quoique propice à la réflexion, à la discussion et avant tout légère et divertissante.

 

flowers with book

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